Juliette Drouet à Victor Hugo, 16 janvier dimanche matin 9h 1/2 1848
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Inscription - 16 janvier [1848], dimanche matin, 9 h. ½Bonjour, mon cher adoré, bonjour, mon pauvre bien-aimé, bonjour, je t’aime, bonjour, bonjour, bonheur, amour et joie. Je suis heureuse en pensant à toi. Je t’aime avec la fleur du premier jour et les racines de quinze ans. Je t’aime, je t’aime, je t’aime. Toutes mes pensées sont à toi, tous mes désirs pour te voir, tout mon bonheur ton amour. Prends garde à ce vilain temps, mon adoré, que tes pieds soient à l’abri de l’humidité. Il paraît que la pauvre Mme Burgot est bien malade. J’ai vu sa cuisinière tout à l’heure qui pleurait. Le médecin ne dit rien, ce qui est un mauvais signe en général. Quant à moi cela m’attriste on ne peut pas plus. Je te supplie, mon bien-aimé, de prendre soin de ta santé et de ne pas t’exposer au froid et à l’humidité par ce temps malsain. Il est important pour ma tranquillité que tu ne négliges aucune de ces précautions car je sens que je ne supporterais pas la pensée de te savoir malade loin de moi. Mon bien-aimé, tu ne sais pas à quel point ma raison et ma vie sont attachées à ta santé et à ton bonheur. Si tu le savais tu ne négligerais aucune précaution pour me rassurer et pour conserver ta belle et fière santé sur laquelle tu te fies un peu trop. Si je t’ennuie de mes rabâchages pardonne-moi et fais ce que je te demande avec tant d’instances et d’amour.JulietteMVH, 7834.Transcription d’Anne Kieffer assistée de Michèle Bertaux.