Nicolas Louis Delaunois - Le jongleur, sauteur, banquiste et prestidigitateur

La Caricature politique, morale, littéraire et scénique, volume 9, 19 février 1835, Planche 467 (Assigned title)
Inscription - [sans titre] ; indications : en ht à gche : « La Caricature, (Journal), N°224. », en ht à dte : « Pl. 467. »
Inscription - Dans la lettre : « Au bureau chez Aubert galerie Véro-Dodat » [éditeur], « Lith Delaunois. r. Bouloi » [imprimeur]
Louis-Philippe en "Indien" jongle sur une estrade. En l'air, décrivant un arc de cercle au dessus de sa tête, de g. à d. : l'"ordre public" (une baïonnette transperçant un papier), la "Justice" (un poignard), la "Liberté", (une sphère en équilibre sur une pointe reposant sur son nez), la "Charte", les "votes" (une urne), l'économie (une bourse). La chute de ces éléments semblent irrémédiable et le jongleur apparaît rien moins qu'assuré. L'explication précise qu'il s'agit d'un "jongleur dit "Indien", comme on en voit tant sur nos places" mais ajoute que contrairement aux autres celui-ci "n'est pas très-fort sur l'équilibre". La représentation de Louis-Philippe en "Indien" jongleur fait référence à la vogue des attractions exotiques ou pseudo-exotiques au XIXe siècle. Elle constitue l'une des formules parmi d'autres de la caricature du roi en saltimbanque, banquiste, funambule, escamoteur comme le journal en propose régulièrement. Il faut sans doute également rapprocher cette planche du séjour américain effectué par Louis-Philippe dans sa jeunesse, évoqué dans l'estampe précédente paru dans le même numéro : "Récompense honnête accordée en 1800 à Louis-Philippe d'Orléans, chirugien et émigré, mais toujours Français, par des sauvages peu délicats de l'Amérique du Nord". La crise franco-américaine de 1834-1835 sur la question des indemnités réclamées par les Etats-Unis n'est sans doute pas étrangère au ravivement de ce souvenir qui offre aux caricaturistes l'occasion de nouvelles variations et métamorphioses de la figure du roi.