Histoire naturelle des promerops, et des guêpiers (No. 2) (21135451990)

6 HISTOIRE NATURELLE
des ailes sont noires, mais leurs tiges sont blanches en grande partie. Les
quatre pennes du milieu delà queue sont égales entre elles, et du même vert
que le dos , mais elles portent chacune une bande transversale noire à leur
bout. Les suivantes, un peu étagées entre elles, sont noires, à l'exception
de la plus latérale de chaque côté, marquée sur sesbarbes extérieures près du
croupion d'une fine rayure semblable à-peu-près à celle des couvertures des
ailes, mais moins apparente cependant. Directement à l'endroit oii se ter-
mine .)ar-devant le riche vert du col^ règne un collier d'un blanc mat, qui
ceint la poitrine; le reste du dessous du corps , en y comprenant les cou-
vertures du dessous delà queue, est d'un beau rouge moelleux qui approche
de celui d'une rose nouvellement épanouie. Les cuisses et les tarses sont
couverts d'un duvet noir. Le bec est d'un jaune orange, et les pieds sont
bruns. Tel est ce bel oiseau parvenu dans son état parfait , et probablement
le mâle; je dis probablement, parceque nous n'avons rien de positif à cet
égard sur les sexes d'aucun couroucou, excepté de l'espèce que j'ai décou-
verte en Afrique, et dont j'ai heureusement recueilli des individus de tout
âge et de tout sexe: ce qui peut servir d'indice pour toutes les espèces en
général. Or, en Afrique, la femelle du couroucou narina ressemble au jeune
beaucoup plus qu'au mâle; il est donc plus que probable qu'il en est de
même à l'égard des couroucous des autres climats. Ainsi, le jeune du cou-
roucou rocou , ayant toute la tête , le cou par derrière et par devant , la poi-
trine, le sternum , le manteau, les scapulaires , le croupion , les couvertures
du dessus des ailes, ainsi que celles de la queue , cette dernière et les pennes
des ailes, d'un gris-cendré plus clair sous le corps qu'en dessus , et seule-
ment le bas-ventre et les couvertures du dessous de la queue couleur de
rose, il est très présumable que la femelle ressemble à ce jeune; d'autant
que dans le grand nombre d'individus que nous avons vus de cette espèce,
nous en avons remarqué parmi ceux gris-cendré plusieurs qui , à la nature
de leurs plumes, ainsi qu'au peu de dureté des os de leur crâne, nous ont
montré tous les caractères auxquels on reconnoît toujours des oiseaux
jeunes encore. Mais ces dej-niers avoient le bec brun et sans dentelure (ce
qui arrive à tous les oiseaux dont les vieux ont le bec dentelé). D'autres,
au contraire, ayant les mêmes couleurs, mais les plumes faites, propres
enfin à Page fait, avoient le bec cranné sur les tranches et jaunissant vers
la pointe et à la base de la mandibule inférieure; d'oij je conclus que ceux-
ci étoient des femelles adultes. Sonnini nous dit cependant, dans une note,
que la femelle du couroucou à ventre rouge de Cayenne est seulement plus
petite que le mâle, et que ses couleurs ne différent de celles de ce dernier
que par un peu moins d'éclat. Je doute, au reste, que Sonnini, que j'ai
connu très particulièrement, ait jamais ouvert un oiseau pour en recon-
noître le sexe; ce qui est cependant, suivant moi, loin d'affoiblir en rien

toutle mérite que je lui ai reconnu d'ailleurs. Mais il ne s'agit ici que delà