Histoire naturelle des promerops, et des guêpiers (No. 16) (21135722988)

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5o HISTOIRE NATURELLE
La femelle ne diffère du mâle que par une taille un peu inférieure, et par
ses couleurs un peu moins vives que celles de ce dernier.
Les jeunes de l'année se reconnoissent d'abord à leurs couleurs plus ternes
encore que celles de la femelle, par leur bec brun, par le frangé de leur
huppe qui, au lieu d'être blanc, est roux; et enfin par le pourpre des grandes
pennes de leurs ailes, qui n'est ni aussi vif, ni aussi étendu que chez les
vieux.
On ne commence à voir le touraco louri au cap que là où commencent
les grandes forêts de la côte de l'est, à l'entrée du pays Dauténiquois, canton
où ils sont extraordinairement communs, et toujours plus à mesure qu'on
avance dans le pays. Cet oiseau est peu farouche, et se laisse facilement
approcher. Il est même si confiant, et en même temps tellement curieux,
qu'il vient de lui-même près de l'homme ou d'un animal qu'il aperçoit, et
qu'il suit même d'arbre en arbre en faisant entendre son cri de plaisir,
qu'on imite parfaitement par la syllabe cor prononcée longuement du
gosier, en la tremblotant par le moyen de la langue qu'on fait vibrer en
traînant beaucoup sur l'r. Il accompagne aussi toujours ce cri d'aise par les
attitudes les plus gracieuses, soit en abaissant lout-h-coup sa queue très
épanouie, soit en la relevant en forme de roue en même temps qu'il bat et
déploie ses belles ailes, dont on aperçoit alors le riche incarnat dans toute
sa splendeur. Outre ce cri de plaisir, qui est aussi celui qui exprime chez le
mâle le sentiment de l'amour, il en a un autre qui est celui d'appel, et qu'on
rend très bien par le mot corouw, prononcé huit à dix fois de suite du fond
du gosier et en grassayant-, j'étois tellement parvenu il bien contrefaire ces
deux sortes de cris, que je faisois approcher de moi tous les touracos du
voisinage qui pouvoient m'entendre. Un autre cri , celui de la frayeur , de
la crainte et de l'effroi, et qui faisoit fuir tous ceux de ces oiseaux qui l'en-
tendoient, et qu'ils manifestoient à l'approche d'une chouette ou d'un animal
malfaisant quelconque, est formé de plusieurs sons éclatants qui, retentis-
sant au loin, ressemblent à des sons précipités de trompettes guerrières.
Ce cri est absolument le même que celui que fait entendre le perroquet
vasa lorsqu'il est saisi de frayeur. Quoique les touracos soient naturellement
très confiants et fort curieux, cependant lorsqu'ils avoient appris à leurs
dépens l'effet de nos armes, ils devenoient tellement méfiants, qu'il étoit
très difficile alors de les approcher; il est vrai que, comme ils étoient très
bons à manger, nous tuyions tous ceux qui se présentoient à nos coups;
aussi lorsqu'il y avoit quelque temps que nous étions campés dans un canton,
falloit-il que nous allassions au loin pour nous en procurer; et le meilleur
moyen pour en tuer beaucoup, étoit de nous tenir en embuscade près des
arbres chargés des fruits, qu'ils recberchoient de préférence, et de les tirer
à mesure qu'ils y venoient. Il m'est arrivé quelquefois, de cette manière,

de tuer jusqu'à vingt de ces oiseaux dans une matinée; et souvent dans les

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1807
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